Par TOLLY LOLO Emmanuel

Ellen Johnson est née le 29 octobre 1938 à Monrovia, dans une famille aux  origines à la fois gola et allemandes. Son père, JAHMALE CARNEY Johnson, avocat de profession, adopté par une famille américano-libérienne, diplômé du Collège of West Africa (Monrovia), une université méthodiste où Ellen Johnson passa aussi  une partie de sa vie scolaire, fut  le premier Libérien africain à siéger au Parlement.  Elle a également pour ascendant Hilary R. W. Johnson, le premier président libérien né sur le sol de son pays. Elle doit son teint clair à un grand-père allemand du côté de sa mère. Ellen Johnson  grandit alors  dans une famille aisée. À 17 ans, elle se marie avec John SIRLEAF, alors plus âgé, mais qui lui permet de partir étudier aux États-Unis. Celui-ci  est alcoolique et la menace régulièrement, ainsi que ses enfants. Elle vécu cette violence conjugale jusqu’ au ministère des Finances, où elle travaillait, parce qu'elle rentrait selon son mari, trop tard. Après six ans de mariage, elle divorce en 1961, après qu'il ait pointé un pistolet sur elle en présence de son fils.
 Ellen Johnson  effectua ses études en Amérique et reçut un baccalauréat ès sciences en comptabilité au Madison Business Collège, à Madison (Wisconsin) en 1964, un diplôme d'économie de l'université de Colorado en 1970, et un master en administration publique de l'université de Harvard en 1971. Durant cette période, elle est membre de Alpha Kappa Alpha Sorority, Incorporated, une organisation à action sociale, la première sororité bâtie par des femmes noires et leur étant destinée (créée en 1908). Après ces brillantes études,  elle entre dans la fonction publique libérienne.
Entre 1972-1973, Ellen Johnson-SIRLEAF est nommée ministre adjointe des Finances sous la présidence de William TOLBERT, puis ministre des Finances  durant la période 1980-1985 sous la dictature militaire de Samuel K. DOE. Mais reconnue pour son intégrité, elle entre en conflit avec ces deux chefs d'État. Sous le régime DOE, elle est emprisonnée à deux reprises et échappe de peu à une exécution. Au cours des élections générales de 1985, elle mène campagne pour siéger au Sénat et critique ouvertement la dictature, ce qui lui vaut une  arrestation  et une  condamnation  à dix ans de prison.  Toutefois, après sa  libération, elle est  autorisée à quitter le pays. Elle passe alors  douze années d'exil au Kenya et aux États-Unis, où elle devient une économiste influente à la Banque mondiale, à la Citibank et dans d'autres institutions financières internationales. Pendant la période allant de 1992 à 1997, elle dirige le Bureau régional pour l'Afrique du Programme des Nations unies pour le développement.
Son passage aux USA lui a permis de  se convertir au christianisme où elle est devient  membre de l'Église méthodiste uni.
En 1997, elle finance la campagne présidentielle de Charles GHANKAY TAYLOR. Cette action lui vaudra sa tête, car  la commission « Vérité et réconciliation », à la suite de  la guerre civile initiée par TAYLOR songera même à lui interdire d'occuper pendant 30 ans des responsabilités officielles.
Avant son élection comme présidente de la république en 2006, Ellen Johnson  occupa plusieurs fonctions gouvernementales :

 

- Secrétaire d'État aux Finances du Liberia de 1972-1978 ;

 

- Ministre des Finances du gouvernement du Liberia de 1979-1980 ;






 



- Vice-présidente de la Région Afrique pour le Bureau de Citibank, Nairobi de 1982-1985 ;

 

- Vice-présidente et membre du Comité de direction de la banque Équateur, Washington, D.C. 1986-1992

 

- Membre du Comité de direction The Synergos Institute de 1988-1999 

 

- Directrice du programme de Développement des NU Bureau pour Afrique de 1992-1997 

 

- Dirigeante du Parti de l'unité en 1997 - Présidente de la Commission de bonne Gouvernance (Liberia) de 2004-2005

 

- Dirigeante du Parti de l'Unité ; candidate à la présidence en 2005

 

- Présidente de la République en 2006, en  recueillant 59 % des voix lors du deuxième tour de l'élection présidentielle du 8 novembre 2005, et devient la première femme chef d'État de l'histoire de l'Afrique.

Outre ces responsabilités gouvernementales, elle est présente dans plusieurs activités  non-gouvernementales, parfois avec des imminentes personnalités politiques et économiques comme  le Premier ministre britannique David CAMERON,  Bill GATES et Andrew MITCHELL  depuis 2011.

 

Elle est de ce fait :

 

- Membre fondateur de l'institut International pour les femmes dirigeantes en politique

 

- Membre du conseil d'investissement pour la croissance de l'Afrique moderne ;

 

- Membre du comité de Moderne Africa Fund Managers ; - Présidente de la banque du Liberia pour le Développement et d'investissement ;

 

- Présidente de la Kormah Development and Investment Corporation ;

 

- Senior Responsable des prêts de la Banque mondiale ; - Présidente de la Commission de vérité et de réconciliation libérienne ;

 

- Vice-présidente de la Citibank.

 

Aussi prestigieuse, Ellen Johnson a obtenu durant sa carrière socio-politique plusieurs distinctions honorifiques. En 2006, elle est classée comme la 51e femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes.  Elle est 100e en 2007 et en 2008, 66e.
Elle a par ailleurs reçu la  Grand-Croix de la Légion d'honneur, le 7 novembre 2012 par François Hollande, le Collier de l'Ordre Pro Merito Melitensi,  l’Ange de la paix  en 2014.
Sur ses pas, les 4 enfants dont elle est génitrice occupent aujourd’hui des postes aussi prestigieux. Robert SIRLEAF, fut ancien président du conseil d'administration de la compagnie nationale de pétrole du Liberia et conseiller spécial de sa mère, qui avait  perdu  en 2014 les sénatoriales face à George WEAH pour le siège du comté de Montserrado.  Un autre fils assure la direction des services de renseignement du pays : un troisième exerçait  comme  vice-gouverneur à  la banque centrale.

 

 

 

 

 

 

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