Le rôle économique des femmes est très important dans le monde rural africain où, elles contribuent grandement à la vie des ménages, grâce à la place qu’elles occupent dans l’agriculture. Le taux d’activité économique est en ce qui concerne les femmes africaines de 61.9%. Il  est supérieur à celui des autres régions du monde y compris les pays de l’OCDE. Ce pourcentage impressionnant est due à leur forte présence dans le secteur agricole. Par conséquent, le pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole en Afrique, est à 8,5% l’un des plus faibles du monde. Les femmes constituent près de 70% de la force agricole du continent et produisent environ 90 % de toutes les denrées alimentaires. Il faut souligner qu’en plus de leurs activités agricoles, elles doivent faire les repas et pour cela, elles doivent parcourir de longues distances pour puiser de l’eau  et ramasser du bois de feu qu’elles doivent porter sur leurs têtes. Le soir après ce travail éreintant, elles doivent consommer le mariage. Elles se fanent avant d’avoir commencé l’âge adulte.
Dans les quartiers pauvres des villes d’Afrique, la majorité des hommes sont au chômage et ce sont encore les femmes qui grâce aux faibles revenus que leur  procurent leur travail de domestiques, de vendeuses de vivres frais et de produits divers de faibles valeurs, font vivre la famille, c'est-à-dire font « bouillir la  marmite », envoient les enfants à l’école et donnent de l’argent de poche à leurs maris. Dans leurs foyers, ces femmes s’occupent aussi des enfants et de la maisonnée, préparent les repas et gèrent les affaires du ménage. Dans ces familles, les enfants sont souvent abandonnés à eux-mêmes et finissent pour la plupart dans la rue. Cela étant, l’immense majorité des femmes africaines sont employées dans le secteur informel ou à des postes peu qualifiés dans les entreprises.
Pour celles qui ont été à l’école, elles ont du mal à trouver du travail et lorsqu’elles en trouvent, elles ne sont pas à compétences égales payées au même niveau de salaire que leurs collègues hommes. En plus elles sont souvent sexuellement harcelées par leurs chefs. Même si des femmes réussissent aujourd’hui dans la politique et dans les affaires, les pourcentages par rapport aux hommes restent très faibles pour ne pas dire insignifiants.
De nombreuses raisons expliquent cette place médiocre des femmes dans l’économie formelle des pays d’Afrique subsaharienne. On peut citer entre autres:

 

 

l’accès insuffisant à l’éducation et la santé. Le taux de scolarisation des filles dans le primaire est à 67% en nette évolution. Ce pourcentage diminue au fur et à mesure que le niveau s’élève. L’analphabétisme demeure un véritable obstacle au développement de la femme. Ainsi, dans le groupe d’âge des plus de 15 ans, 51% seulement des femmes savent lire et écrire contre 67.1% des hommes. Le taux de mortalité maternelle enregistré en Afrique est de 866 décès pour 100 000 grossesses et est essentiellement dû en partie à l’état déplorable des services médicaux.
 

Les statistiques de l’OCDE parlent de 50.9% seulement des accouchements qui bénéficient de l’assistance de personnel qualifié.

 

l’accès insuffisant aux ressources productives accroit la durée et la pénibilité du travail et diminue la productivité. Le fardeau que représente le temps consacré au travail des femmes (et les choix qui y sont liés) est excessivement lourd. Les femmes ont un accès limité aux ressources financières et foncières. 

le code familial qui prévaut dans nombre de pays africains est défavorable aux femmes, car il interdit aux filles d’obtenir une part équitable d’un héritage ou aux femmes d’exercer l’autorité parentale sur leurs enfants une fois un mariage dissous. À l’instar des pays d’Asie du Sud, les filles sont souvent confrontées très jeunes à des mariages arrangés, voire forcés. Par rapport à la moyenne de 27.4 ans dans les pays de l’OCDE, les filles d’Afrique subsaharienne se marient en moyenne à 21.3 ans. De plus, 28% des filles ont déjà été mariées au moins une fois avant leur 20e anniversaire. La polygamie reste une pratique très répandue en Afrique subsaharienne, et les hommes et les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits de propriété foncière. Il faut aussi y  ajouter le poids de la tradition et son influence sur la société. Les stéréotypes sont rapidement appris par les enfants dès leur petit âge.


 De manière générale, la pauvreté en Afrique renferme une importante dimension genre. La prospérité et la croissance des communautés pauvres passent nécessairement par la satisfaction des besoins des femmes et le respect de leurs droits. À l’heure où l’agriculture paysanne connaît une crise profonde sous l’effet du commerce, de la mondialisation, du changement climatique, des nouvelles technologies et des flux migratoires, il est primordial de reconnaître le rôle de premier plan que jouent les femmes dans l’agriculture. Les femmes ont besoin d’être soutenues pour apprendre à s’adapter à  ces transformations et à saisir les nouvelles occasions qui se présentent.
 
Ce soutien à  la femme  africaine  nécessite une mobilisation de tous les acteurs et une refondation de la dynamique sociale pour plus de justice et d’équité. La nouvelle dynamique sociale devra être fondée sur le développement durable : une croissance économique fondée sur la libération des énergies des groupes marginalisés et l’exploitation de toutes les potentialités existantes, une action coordonnée des responsables politiques et administratifs, des autorités traditionnelles et religieuses, des chefs d’entreprises et de la société civile.
Cela conduit au renouveau de la famille qui exige que l’homme et la femme puissent ensemble lutter pour plus de droits pour la femme.


C’est pour apporter une contribution à cette question que l’Association « Femme, Flamme d’Afrique »  a été créée.