Le cancer du col de l’utérus est un des cancers de la femme les plus meurtriers dans le monde.
Ce sont les pays les plus défavorisés qui sont les plus touchés par cette maladie. En effet, ilexiste un réel contraste entre les pays “riches” et les pays “pauvres” qui s’explique par le
développement de stratégies de dépistage et de prises en charge thérapeutiques efficaces dansles pays industrialisés.
Le cancer du col de l’utérus est toujours à l’heure actuelle un des cancers les plus fréquents
dans le Monde où il occupe le deuxième rang des cancers chez la femme, mais reste à la première place des cancers de la femme en Afrique subsaharienne en terme d’incidenceet le premier rang en terme de mortalité, devant le cancer du sein. Chaque année, rien qu’en Afrique subsaharienne, 55.000 femmes développent cette maladie et les femmes porteuses du VIH ont dix fois plus de chance de le contracter.
L’incidence du cancer du col de l’utérus augmente avec l’âge et atteint un plateau à partir de 55 ans. Il est relativement rare chez la femme jeune, mais une recrudescence de sa fréquence a été signalée chez les femmes de moins de 35 ans.

 


     Les facteurs favorisants

 

    * Le principal facteur est infectieux :

Les cancers se développent dans 90% des cas à partir d’une lésion bénigne, appelée «  condylome » ou «  papillome » du col. C’est une lésion d’origine virale. Le virus responsable est le virus du papillome humain (HPV). Il en existe plusieurs variétés, les susceptibles de se transformer en cancer sont ceux du type 16 ou 18.
D’autres facteurs favorisent la contamination  par le virus HPV

 

    * Précocité des rapports sexuels avant 17 ans
    * Des rapports sexuels multiples, divers et variés (multiplicité des partenaires)
    * Unnombre élevé de grossesses
    * Un déficit immunitaire surtout par le VIH

 

 

     HISTOIRE NATURELLE DU CANCER DU COL DE L’UTERUS
Le cancer du col utérin est un cancer qui se développe très lentement, sur une quinzaine
d’années.

 

    L’induction
Le cancer du col est induit par un virus dangereux qui appartient à la famille des papillomas virus le groupe des HPV (HumanPapilloma Virus). Environ 200 types de HPV sont connus parmi lesquels nous avons les HPV cancérigènes ou oncogènes. Les mieux connus sont les numéros 16, 18, 31, et 33 et principalement les 16 et 18.
Les HPV 6 et 11 sont responsables des lésions anogénitales bénignes telles que les
papillomes et condylomes acuminés.
Le virus peut se transmettre par contact direct (voies sexuelle, buccale,auto inoculation), mais également par contact indirect, via des objets ou surfacescontaminées.

 

    La promotion
Le cancer du col ne survient pas du jour au lendemain. Les condylomes atypiques 16, 18, 31 et 33 ont besoin comme toutes les lésions précancéreuses de promotion. Le promotteur ce sont :
     - De mauvaises conditions d’hygiène et d’alimentation
     - les surinfections génitales en particulier à l’herpès ou à la chlamidiose
     - L’utilisation au long court (≥5 ans) de contraceptifs oraux,
     - Le tabagisme actif (> 15 cigarettes par jour) ou passif,
     - L’existence d’un déficit immunitaire acquis (infection à VIH, transplantation d’organes…)
     - Une carence en vitamines notamment B6, B12 et folates

 

    L’invasion
On parle de cancer invasif quand des cellules anormales envahissent l’épaisseur du
tissu conjonctif fibreux. Le processus débute par un stade microinvasif, invisible à l’œil nu et qui ne peut être diagnostiqué qu’après examen histologique d’un échantillon de tissu provenant d’une biopsie. Le stade microinvasif évolue ensuite vers des lésions plus importantes qui peuvent s’étendre au vagin, aux parois pelviennes, à la vessie, au rectum et aux organes distants. S’il n’est pas traité, le cancer du col évolue de façon tout à fait prévisible et l’issue en sera presque toujours fatale.

 

    Symptômes
Les cancers du col de l’utérus sont généralement asymptomatiques et sont découverts, le plus
souvent, suite à un dépistage habituel par FCV (Frottis Cervico-Vaginal).
Les cancers in situ sont totalement asymptomatiques, tandis que les cancers micro-invasifs,peuvent également être asymptomatiques. Cependant, ils peuvent parfois entraîner des
symptômes qui pousseront la patiente à consulter.
Ces symptômes peuvent être :
- Un saignement génital survenant en dehors des règles ouaprès une relation sexuelle
- Des pertes anormales (leucorrhée)
- Une dyspareunie : douleur lors des rapports sexuels,
- Et dans les formes plus avancées, on peut observer des douleurs, une difficulté à uriner ou
de faux besoins d’aller à la selle.

 

 

    Le diagnostic
Il peut être fait de manière fortuite par FCV (frottis cervico-vaginal) ou lors d’un examen systématique ; devant des symptômes ou devant des complications telles que : une anémie, une fistule, des douleurs ou une phlébite.
Le cancer est confirmé après examen d’un morceau de tissus prélevé au sein de la tumeur ou zone suspecte de cancer.
Après le diagnostic, un bilan d’extension est important puisque le pronostic et le traitement en dépendent. Ce bilan d’extension est basé sur l’examen clinique et des investigations complémentaires et permet de classer le cancer.

 

    Le traitement

 

  • Traitement classique

Le traitement du cancer du col de l’utérus dépend avant tout du stade.
D’autres critères sont également à prendre en compte dans le choix thérapeutique, tels que
l’âge de la patiente, son état de santé, la nulliparité et le désir de conservation de la fertilité.
Il s’agit d’un traitement multidisciplinaire, associant la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et/ou l’hormonothérapie.
Après le traitement une surveillance est faite dans le but de déceler une éventuelle récidive de la tumeur et ce, le plus précocement possible.

 

  • Traitement par les plantes

Certaines plantes apportent des soulagements aux personnes atteintes de cancer. On peut  citer entre autres : le clou de girofle, la cannelle, le noni, le poivre de cayenne, le mélon amer, le cumin…

 


     La prévention

  • Le frottis cervico-vaginal (FCV) : C’est un test qui consiste à prélever les cellules du col et de les étaler sur une lame. Il doit être débuté pour toutes les femmes à partir de 25 ans qui ont eu des rapports sexuels. Si les 3 frottis annuels sont satisfaisants, un dépistage tous les 3 ans est conseillé jusqu’à l’âge de 65 ans.

Le dépistage peut être fait par n’importe quel médecin ou sagefemme idéalement :

  • En période ovulatoire
  • A distance de tout rapport sexuel
  • En l’absence de saignement et d’infection
  • A distance d’un traitement (ovule vaginal…)

La grossesse n’est pas une contre-indication.

  • La vaccination

Deux vaccins Gardasil® et Cervarix®, ont fait leur apparition sur le marché pour la prévention du cancer du col de l’utérus.
La vaccination contre les infections à papillomavirus humain est recommandée à toutes les jeunes filles âgées de 11 ans à 14 ans, afin de les protéger avant qu'elles ne soient exposées au risque d'infection à HPV.
Une mesure de rattrapage est prévue et le vaccin est également proposé aux jeunes filles jusqu'à 19 ans révolus qui n'auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle.

 


     Conclusion
Le cancer du col de l’utérus est une maladie qu’on peut prévenir avec le dépistage et maintenant avec les vaccins.
Le traitement du cancer du col de l’utérus est lourd de conséquences physiques et psychologiques, notamment avec la stérilité qui peut en résulter. Il est donc important que les
femmes se fassent dépister car la prévention pourrait à elle seule suffire à éradiquer ce cancer si les femmes y avaient recours conformément aux recommandations en vigueur.