Par ULRICH AKONO, Consultant en économie internationale

L’Afrique fait partie des continents les plus conservateurs en ce qui concerne les valeurs sociales, d’origine ancestrale pour la majorité et qui pour certains constituent les composantes de l’identité d’un peuple. Ce conservatisme permet de retrouver en Afrique une société encore fortement caractérisée par une « inégalité de chance » au désavantage de la gente féminine. En effet, les femmes représentent 52% de la population du continent mais elles n'ont pas pour autant  un accès égal aux opportunités économiques, politiques, sociales et culturelles. Or, comme l’affirmait Mme la Représentante Résidente du PNUD et Coordonnatrice résidente du système des Nations-Unies au Sénégal,  «Le développement ne peut se réaliser si 50% de la population concernée (les femmes) est exclue des opportunités que le

développement est à même d'offrir ». Ceci dit, la femme a un rôle important à jouer dans le développement du continent. Cependant ce rôle ne peut être joué que si l’on est en présence d’une société dans laquelle on note une égalité de chance, qui servirait de véritable motivation pour les femmes de se lance dans une quête permanente du mérite afin de porte haut leurs idées et leurs savoir-faire. Cela revient à réduire la dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme : l’Autonomisation des femmes.

Le problème de l’autonomisation des femmes en Afrique reste l’un des principaux menus des débats et tables rondes sur le genre en Afrique. Si les femmes doivent faire un effort au quotidien pour briser les coutumes selon lesquels « certains travaux sont réservés aux hommes », elles ont cependant besoin de peser au niveau des prises de décisions qui auront une portée sur elles, d’où le problème du leadership féminin.
 

    Le leadership féminin est une nécessité pour l’autonomisation des femmes car il permet que les intérêts de celles-ci soient défendus au plus haut. Toutefois il faut repréciser qu’il ne s’agit pas d’une lutte d’intérêts hommes-femmes, mais un processus d’équilibrage des voix dans les décisions concernant  la vie de la société. Sur ce point l’on ne saurait mieux porter les voix des femmes qu’elles mêmes. Bien plus, les évolutions dans le domaine de la planification montrent que pour garantir l’efficacité d’un projet ou d’une initiative de développement, un diagnostique participatif devrait être bien élaboré et tenant comptes des besoins pratiques ainsi que des intérêts stratégiques de toutes les composantes de la population cible. Il n’est donc plus question que les voix des femmes soient négligeables.

    Si  l’on note une évolution au cours des dernières années, les défis restent énormes. Il faut déjà se réjouir des potentialités et de la volonté des femmes africaines à mieux s’organiser, à se mobiliser et s’investir dans tous les secteurs. Elles demandent juste à ce qu'on leur offre une chance pour un égal accès aux ressources et aux moyens. Avec seulement environ 16% de représentation des femmes dans les hautes sphères du continent, un effet s’impose donc en ce qui concerne l’équilibre du genre dans les instances économiques, sociales et culturelles du continent.






 

Retour