Par l'équipe FFA




Bonjour Mme Gertrude Mwenge, Pouvez-vous vous présenter brièvement aux fidèlles du site et du journal femme, flamme d’Afrique ?


Je m'appelle Gertrude Mwenge. Je réside à Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC). Je suis mere de 3 enfants.


La situation de la femme en RDC reste préoccupante. Les viols des femmes pendant la guerre ne semblent pas être les seuls occasions d’outrance pour les femmes. Le Nord et le Sud du Kivu sont considérés comme des zones réputées pour ce genre de pratiques. Comment appréciez-vous la condition de la femme dans votre localité ?


La situation de la femme dans les provinces du Nord et Sud Kivu est déplorable. Normalement dans ces provinces, les femmes pratiquent les activités champêtres et le petit commerce. 10¨% à peu près font dans les grandes affaires. La grande majorité des femme rencontre de nombreuses difficultés dans leur vie quotidiènne et leurs activités. Elles sont victimes des viols dans les champs, de violences dans le couple ou d'agressions par des "coupeurs de routes". Ainsi, leur quotidien est fait de viol, violence conjugale, d'agession et de vol. Elles vivent dans la peur au quotidien.
En même temps ces femmes ont des obligations vis à vis de leurs familles. Et c'est là que la situation devient compliquée pour elles. Les enfants doivent étudier, se nourrir et se soigner et tout cela est sur le tête des femmes qui ne peuvent plus aujourd'hui à cause de la guerre assumer ces responsabilités.
Leurs époux par peur des groupes armés qui font la loi dans la région, sont amenés à se cacher et à abandonner la responsabilité des menages aux femmes et enfants. il faut dire que les groupes armés n'hésitent pas de tuer les hommes ou d'en faire des otages. Vous voyez donc que la responsabilité des femmes dans ces provinces est enorme. Nous déplorons que cette situation ne soit pas connue par l'opinion mondiale et que rien ne soit fait pour aider ces pauvres femmes.

Pourtant la RDC est un pays où le taux de scolarisation  est élevé (Il est passé de 62% au cours de l’année scolaire 2001-2002 à 110 % pendant l’année scolaire 2012-2013) . D’après - vous, quelles sont les raisons de cette situation ?

 

 

Ce n'est pas évident que les statistiques de scolarisation des enfants soient vraies. Normalement ce sont les parents qui prennent en charge les frais de scolarité y compris les primes des enseignants. Dans la mesure où les parents ne travaillent pas et sont appauvris par les guerres à repétition, il n'est pas vrai qu'ils soient capables d'inscrire leurs enfants à l'école. Les autorités déclarent l'enseignement gratuit à chaque rentrée scolaire mais ce n'est pas ce qu'on voit dans la pratique. Dans ce contexte, il est difficile de croire aux taux élévés de scolarisation, à moins que ce ne soit les statiques des seules grandes agglomérations.



De nombreux analystes citent en premier la pauvreté et la prostitution, ensuite la tradition. D’après - vous quelle est la responsabilité de la tradition dans les violences faites aux femmes en RDC?


Dans les années antérieures, la tradition présentait de nombreuses restrictions à propos des femmes en RDC. Par exemple,elles n'avaient pas le droit de s'assoir aux cotés des hommes quand ceux-ci prenaient des décisions importantes. De même, les filles ne pouvaient pas aller à l'école qui était reservée aux seuls garçons. Elles ne pouvaient hériter de leur père. Les garçons futurs chefs de familles, héritaient seuls les biens de leurs parents. L'héritier c'est le garçon car il doit perpetrer le nom de la famille alors que la fille doit aller en mariage das une autre famille.
Pour le moment ce n'est plus le cas, certains parents ont compris que les filles peuvent aider la famille plus que les garçons.



Ne pensez-vous pas à un partage de responsabilité entre la pauvreté, la tradition et la législation ? Est-ce que les lois défendent les femmes ?


Pour le moment il existe des lois qui défendent les femmes en RDC. Seulement nous constatons que ces lois restent lettres mortes car ne sont pas mises en pratiques par les hommes qui sont responsables de leur application. Il n'y a pas de suivi de l'application de ces lois. Ceux qui ont la charge de leur application sont corrompus et surtout que les femmes n'ont pas l'habitude de se battre pour arracher ce qui leur appartient.


ici

Quelles sont d’après-vous les actions qu’il faut mener pour améliorer la loi en faveur des femmes dans votre pays?

Les actions à mener pour améliorer les lois en faveur des femmes en RDC sont simples. Il faut que les femmes elles-mêmes soient fortes et dynamiques dans leurs actions de revendication et de plaidoyer. Fortes c'est à dire qu'elles doivent s'unir, se souder pour mener à bien leur travail de plaidoyer  car certaines femmes, une fois à un poste de rang; minimise les autres. Au contraire elle se rallie aux hommes qui sont se chefs au lieu de collaborer avec les autres femmes pour avoir des conseils à suivre. Mais aussi les femmes doivent avoir la capacité pour convaincre dans leur action de plaidoyer. Donc elles doivent se renforcer mutuellement par les expériences des unes et des autres. On ne peut pas combattre le mal tête vide.

Que pensez-vous d’un processus de concertation des genres qui mettrait homme et femme face à face à travers des plateformes de dialogue ? Un dialogue franc et permanent à la radio ou à la télé, orienté sur les injustices envers les femmes. D’après –vous comment l’organiser ? Peut-il aboutir à l’équité ?


Avant d'organiser ces genres de dialogues hommes-femmes sur les médias, il faudrait d'abord sensibiliser largement les femmes à tous les niveaux sur leurs droits et obligations de tout bun chacun dans la société. C'est après cette action qu'on doit tracer le calendrier des séances des dialogues sur les médias pour qu'elles puissent se disponibiliser pour suivre les débats sur les médias et leur demander d'avoir l'habitude de réagir en plein dialogue au  téléphone. Il faudra susciter en elles le gout de suivre aussi les informations soit à la télé soit à la radio. Ceci pourra être à mon avis le début la prise de conscience des femmes dans notre pays.



Merci Mme  pour votre disponibilité.


Retour