Par l'équipe FFA





Bonjour Mme MUK L, vous êtes du Rwanda et plus spécifiquement de Kigali. Pouvez-vous vous présentez brièvement?


Bonjour, Je suis  MUKARUZIGA NZABONIMPA Lucie, mariée et mère de 5enfants. Je travaille pour l'Etat et milite activement dans le Congrès National pour la Promotion de la Femme (CNPF) au Rwanda. J'aime beaucoup la femme que je suis et les autres femmes aussi (je suis hétérosexuel). En d’autres termes, je suis femme et  l’assume pleinement.


Votre pays est un des rares pays africains où la femme est pris en considération et respectée. La parité est largement respectée chez vous dans le domaine politique. Les femmes sont maires, ministres dans les mêmes proportions que les hommes. En est –il de même dans les affaires ? Quelle est la proportion de femmes chef d’entreprise au Rwanda ?


 

Oui dans les affaires, les rwandaises occupent  déjà des postes de directrices et on compte de nombreuses femmes chefs d’entreprises. Comme dans les autres secteurs de l’administration,  on les retrouve dans les  chambres de commerces  et bien placée dans les syndicats.  Au niveau du secteur privé, elles gèrent les wagons, dirigent  de gros magasins, et sont même présentes dans le négoce et comme conseil en commerce international au même pied d'égalité que les hommes



Dans beaucoup de pays africains, quels que soient le niveau de qualification et le statut considéré, les femmes ont un salaire inférieur à celui des hommes. Qu’en est –il dans votre pays?


Au Rwanda homme et femme à qualification égale touchent le même salaire. Cette discrimination a disparu. A mon niveau de connaissances, je n’ai pas encore enregistré des plaintes de cette nature.



Mme MUK L, comment expliquez-vous cette remarquable amélioration de la situation et de la condition des femmes au Rwanda ? Comment les hommes vivent-ils ce changement ?


Si la femme est très bien considérée au Rwanda, c'est grâce aux actions des autorités, particulièrement son Excellence le Président du Rwanda qui œuvre pour une réelle considération de la femme, mais aussi grâce à la volonté des femmes de changer et d’améliorer leur condition. Il faut aussi dire que les hommes ici ont vite compris que les femmes qui travaillent constituent une aide réelle au ménage. Il faut dire que les filles vont de plus en plus à l’école. D’ailleurs le  taux net de scolarisation à l'école secondaire (%), 2008-2012,  est de 14.7% pour les garçons et  15.6% pour les filles. Ces taux ont certainement beaucoup évolué aujourd’hui.


Quels sont les problèmes qui subsistent et que proposez-vous comme solutions?


Il y’a toujours une minorité d’hommes qui n’a pas encore compris, mais j’espère que ces hommes comprendront car la dynamique va dans ce sens. La cerise économique mondiale aidant, l’apport de la femme dans le ménage devient une évidence. Aujourd’hui, les hommes qui ont compris encouragent les femmes dans leur mouvement d’autonomisation.

 

Comment voyez –vous une dynamique de concertation entre les hommes et les femmes dans un souci d’une meilleure prise en compte des besoins des femmes et d’un partage équitable de responsabilités dans le ménage ?


Que les hommes du monde entier comprennent que les femmes sont aussi capables qu’eux, qu'elles peuvent tout faire à  tous les niveaux. Surtout que leur autonomisation  bénéficie aussi bien aux ménages qu’aux hommes. Les hommes doivent à cet effet les encourager au lieu de le dénigrer ou de les considérer comme des adversaires. Aussi les femmes doivent comprendre que l’autonomisation des femmes n’est pas synonyme de guerre contre  les hommes, ni de renversement de rôles au niveau du ménage. Je propose qu'il y’ait beaucoup de débats à la radio et à la télé. Des débats entre les acteurs concernés par les questions de la femme ; c’est-à-dire les femmes, les hommes, les dignitaires politiques et les chefs traditionnels. Je pense que d’ici une vingtaine d’année la situation des femmes va s’améliorer considérablement. Je vous remercie


Merci Madame


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