L’idée communément répandue en Afrique est que la ménopause marque la fin de la vie sexuelle de la femme. Il est souvent fréquent d’entendre les femmes parler de leurs inquiétudes en ce qui concerne leur vie sexuelle à l’approche de la ménopause. D’ailleurs la majorité des femmes au début de cette phase arrêtent elles-mêmes toute vie sexuelle. Le déclin des hormones sexuelles signale-t’il la fin de la vie sexuelle d’une femme ? En d’autres termes, la femme peut-elle encore éprouver du désir et ressentir du plaisir après la ménopause ? Est-il possible à la femme de jouir pleinement de sa vie sexuelle après la ménopause ?
La ménopause est un mot tabou pour de nombreuses femmes, elle correspond à une période délicate de leur vie, un moment où le corps, les courbes, la fermeté de leurs peaux et la finesse de leurs visages commencent à les quitter. C’est également la période de l’arrêt de la fonction ovarienne et la cessation du cycle menstruel.
1- Définition et phases de la ménopause
La ménopause peut être présentée comme un phénomène physiologique naturel caractérisé par l’arrêt de la fonction ovarienne et la cessation du cycle menstruel. Elle se divise en trois phases :
 La péri ménopause qui est la première phase, dure entre un à huit ans et voit l’apparition de la majorité des manifestations.
La seconde phase est celle de la ménopause qui survient lorsque la femme n’a pas eu de menstruation pendant douze mois consécutifs.
La troisième phase est celle de la post ménopause, caractérisée par l’adaptation du corps aux différents changements survenus aux phases précédentes et à la diminution des manifestations.
De manière générale, la ménopause apparait à 51 ans. Chez certaine femmes, la ménopause apparait un peu plus tôt, vers 39 ans. On parle alors de ménopause précoce. L’ablation des ovaires de la femme, le tabagisme, un traitement de chimiothérapie et l’hérédité peuvent entrainer une ménopause précoce. On parle de ménopause tardive lorsqu’elle survient à 57 ans.
2- Manifestations de la ménopause
Les manifestations de la ménopause peuvent revêtir plusieurs formes. Généralement elles sont physiques et/ou psychologiques. On observe entre autres :
Les bouffées de chaleur principalement au cou, au visage et à la poitrine ainsi que des sueurs nocturnes.
L’insomnie qui peut entrainer un épuisement physique et mental et par conséquent provoquer des sautes d’humeur ainsi que de l’irritabilité.
L’irrégularité des menstrues qui consiste en des cycles plus longs ou plus courts ou encore à des menstruations peu ou plus abondantes.
L’amincissement des parois vaginales ainsi que des grandes et petites lèvres qui deviennent moins élastiques.
La lenteur de la lubrification vaginale qui devient moins abondante.
De nombreuses femmes se plaignent de palpitations cardiaques, des troubles de la mémoire et de la concentration, la détresse psychologique caractérisée par la faible adaptation aux changements et surtout une baisse de tonus musculaire se manifestant par un affaissement des seins, de l’incontinence urinaire, une élévation de l’utérus ....
On observe aussi une perte de la densité osseuse qui rend les os plus fragile, exposant la femme aux fractures, ainsi que l’apparition des tissus adipeux et d’une pilosité sur certaines régions du corps. Enfin l’incontinence urinaire et d’autres manifestations plus ou moins gênantes.
3- Ménopause et désir sexuel
Le désir sexuel est une forte envie qui pousse les hommes et les femmes à rechercher des satisfactions sexuelles. Contrairement aux désirs mécaniques et automatiques des hommes dus à une forte production de testostérones, les désirs sexuels des femmes sont plus complexes et dépendent des facteurs non biologiques tels que le fantasme ou un coup de foudre pour un individu, la confiance, la confiance et la sécurité dans la relation, la culture et le milieu social….
Un désir plus ou moins intense provoque chez la femme un durcissement des mamelons, un gonflement du clitoris et des petites lèvres et l’humidification du vagin due à l’engorgement vasculaire des tissus vaginaux ? C’est l’excitation qui devra être apaisée dans une activité sexuelle ou qui devra être dominée.
Une analyse poussée des conséquences de la maladie montre qu’elle peut avoir des conséquences sur la sexualité de la femme, c’est à dire sur le désir sexuel, l’excitation ou sur la qualité du rapport lui-même. Pourquoi et comment ?
D’abord, il est connu de tous qu’avec l’âge, le corps de la femme commence à changer et que la ménopause s’y ajoutant, elle prend du poids et de nombreuses manifestations indésirables apparaissent. Elle lubrifie peu ou plus du tout et les rapports sexuels deviennent douloureux. On observe chez la majorité des femmes une perte de confiance envers soi-même et une peur des rapports sexuels qui constituent un véritable calvaire pour elles. Le désir sexuel s’estompe ainsi progressivement.
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Des études ont révélé que lors de la ménopause, la femme ne perd pas sa capacité à avoir de multiples orgasmes et que le clitoris demeure le même, gardant sa constitution de tissus érectiles et sa sensibilité au toucher. En réalité, c’est la perte de confiance en elle due aux multiples modifications de son corps qui lui enlèvent toute assurance entrainant des émotions négatives causes de la disparition du désir.
La ménopause est la fin de la vie reproductive, mais pas la fin de la vie active et sexuelle. La majorité des femmes, à cause des désagréments qu’elle entraine (chaleur, prise de poids, sècheresse vaginale …) arrête de s’intéresser au sexe. L’impression de ne plus être la même, d’avoir vieilli, de ne plus attirer les hommes et surtout de ressentir de la gêne et des douleurs lors des rapports sexuels restent ou plus exactement constituent les principales causes du désintéressement de ces femmes au sexe. D’autres femmes par contre recherchent une relation durable, un homme souvent plus jeune qui peut tirer leur libido vers le haut. Pourtant, les nombreuses femmes interrogées, pensent que faire l’amour dans de bonnes conditions constitue un bain de jouvence.
D’ailleurs selon une étude menée par le National Council on the Aging en 1998 auprès de 1 300 Américaines âgées de plus de 60 ans, 70 % des femmes actives sexuellement rapportent être autant ou plus satisfaites de leur vie sexuelle qu’elles ne l’étaient dans la quarantaine.
De même, une étude américaine récente indique que les niveaux de testostérone ont une influence minime sur le désir sexuel. cette constatation est confirmée par une autre étude menée sur des Australiennes. Selon les rapports de ces études, « Nos expériences sexuelles antérieures et les facteurs liés aux partenaires, nos relations et les autres aspects de notre vie influencent notre sexualité autant que les changements biologiques associés à la ménopause».
Vous dites que pour traverser cette crise, les femmes doivent faire un deuil…
4 - Traitement de la ménopause
Depuis une trentaine d'années, il existe un traitement hormonal substitutif de la ménopause. Ce traitement permet de compenser l'insuffisance des sécrétions ovariennes d'œstrogènes responsables de troubles à court et à long terme. Cependant, ce traitement est accusé d’augmenter le risque de certains cancers, d'embolie pulmonaire et d'accidents vasculaires cérébraux.
Les modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes à base de plantes (phyto-SERM)
Ils constituent une catégorie de médicaments agissant de manière sélective, soit comme agonistes, soit comme antagonistes, sur les différents récepteurs œstrogéniques du corps. La sélectivité de leur interaction avec ces récepteurs leur confère une sûreté bien meilleure comparée à d’autres traitements également disponibles. Les phyto-SERM constituent une catégorie de SERM d’origine végétale, ce qui fait d’eux des composés encore plus sûrs dans le cadre d’un traitement efficace. Les phyto-SERM sont utilisés pour réduire efficacement les bouffées de chaleur, mais n’exercent aucun effet sur les récepteurs du sein.
Suppléments alimentaires alternatifs
L’utilisation des plantes permet à une femme de 50 ans de stimuler la production d’œstrogènes. Certains composés d’origine végétale, appelés phytoestrogènes, exercent un effet œstrogénique sur le corps : les isoflavones de soja, le trèfle violet et l’igname.
Astuces
Il existe quelques astuces à intégrer au quotidien pour mieux vivre avec les manifestations de la ménopause et éventuellement, diminuer leur impact sur la sexualité de la femme. On peut citer entre autres :
Éviter la consommation des produits comme le café, le chocolat, le thé, les boissons gazeuses, etc.
Pratiquer des techniques de relaxation comme des bains chauds, les tisanes, le lait chaud, etc.
Diminuer le stress et les risques de palpitations cardiaques en dormant suffisamment, en évitant la colère et les excitants, en pratiquant régulièrement du (bicyclette, jogging, relation sexuelle, etc.)sport
Aider à la lubrification vaginale
Réduire les risques d’incontinence
Changer ses habitudes alimentaires (soya, noix, légumineuses, poissons, lait, yaourt etc.)
Réduire les bouffées de chaleur avec des plantes comme la graine de lin, la sauge, le trèfle rouge etc.
Améliorer l’humeur et la santé des os en consommant des produits laitiers
Aider à la lubrification vaginale en utilisant des lubrifiants naturels ou pharmaceutiques
Prendre des suppléments (vitamines E, D et calcium)
Sexualité & ménopause
Il ne faut jamais arrêter de faire l’amour. Quand on arrête, le désir et le corps dépérissent. La sexualité, la sensualité et le besoin d’aimer et d’être aimé ne s’évaporent pas avec l’âge. Le soulagement des manifestations de la ménopause par ces diverses produits et habitudes de vie, peut améliorer la vie sexuelle de la femme. Elle doit aussi accepter les changements de son corps et adapter sa sexualité en fonction de ces changements. A la ménopause, certaines femmes vont vivre un épanouissement de leur sexualité, en voyant que la fécondation n’est plus possible, une certaine liberté sexuelle s’installe. D’autres cesseront toutes formes de sexualité, seules ou en couple.
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